Entretien – Alexandre Coquoz – Drone FPV

Aujourd hui nous interviewons Alexandre Coquoz pilote professionnel de drone FPV Alexandre est passionné de FPV et fournit des prestations vidéos impliquant des drones FPV à un bon nombre d entreprises
Drone FPV
Est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu’est un drone FPV ?

Alexandre : Le FPV vient de l’anglais First Person View, traduit cela donne « drone à la première personne ». Cela correspond à un vol avec des lunettes qui nous permet d’avoir la vue du drone. Le vol s’effectue en immersion totale ce qui permet de piloter le drone à de très grandes vitesses. Cela crée des images dynamiques contrairement à celle faîtes au drone standard.

Comment t’es venu l’idée de faire du drone FPV ?

Alexandre : Pour mieux comprendre cela, il faut revenir en 2016, où j’ai été initié au drone FPV. En 2016, ce n’était pas du tout utilisé de manière commerciale et c’était alors uniquement utilisé à des fins de loisirs.

En 2019, l’utilisation commerciale a commencé. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à voler de manière commerciale. Pour moi, le drone FPV était une passion et quoi de mieux que de pouvoir vivre de sa passion. A l’heure actuelle je n’ai presque jamais volé de drone standard.

Quelles entreprises font appel à tes prestations ?

Alexandre: Cela peut être des entreprises ou des boîtes de production pour des projets immobiliers, comme pour d’autres projets commerciaux dans le secteur de l’automobile ou les produits de luxe. L’industrie du film fait parfois également appel à mes services. Pour cette raison, j’ai fait l’acquisition d’un drone avec une caméra de meilleure qualité, la RED komodo qui permet d’effectuer des films ou des plus gros projets commerciaux.

Quels avantages le drone FPV a-t-il par rapport au drone standard ?

Alexandre : Le drone FPV apporte du dynamisme avec des vitesses très élevées comme 150 km/h. Le drone FPV se pilote à 100% en manuel et il n’y a donc pas de limites d’angles ce qui donne beaucoup de libertés. On peut piquer du nez ou tourner rapidement ce qui va donner un dynamisme différent aux vidéos. Le drone FPV est en réalité un outil complémentaire au drone standard.

J’ai vu que tu as fait des séquences en drone FPV pour des grandes marques tel que Audemars Piguet ou encore Omega. Est-ce que tu penses que le drone a changé la manière de faire de la publicité ou du cinéma ?

Alexandre : Je ne pense pas mais cela a ouvert une nouvelle porte sur des idées de séquences qui n’étaient pas possibles auparavant. Car on peut faire des mouvements qui sont  impossibles avec le drone standard. Vu que le drone FPV n’a pas de limites dans les mouvements, dès que le client a une idée un peu particulière par rapport à ce qui se fait avec le drone standard, on peut essayer de le faire avec le drone FPV. Cela ouvre donc une nouvelle porte pour les séquences tournées au drone.

Quels sont les plus grandes difficultés que tu rencontres avec le drone FPV?

Alexandre : En 2016, il n’y avait pas d’informations sur le domaine de la réglementation du drone FPV mais aujourd’hui on trouve beaucoup d’informations en ligne.

Je reçois notamment parfois des demandes internationales, et chaque pays a sa propre réglementation ce qui rend les choses compliquées. Entre la Suisse et la France même avec une loi européenne commune, il y a encore pas mal de différences dans la pratique. Pour moi, c’est une des choses les plus compliquées.

Pour le tournage, il n’y a pas de difficultés particulières. Parfois il y a des plans que les clients souhaitent qui sont physiquement complexes ou impossibles. Par exemple, il est arrivé qu’on me demande de changer d’étage dans un bâtiment  ce qui peut s’avérer complexe voir mettre en danger le drone. Il faut donc évaluer les risques et aussi estimer avec le client si cela peut être fait de manière sûre ou non.

Tu exploites des drones à des vitesses très importantes, est-ce que cela représente des difficultés particulières et comment gères-tu les risques associés à cette vitesse importante ?

Alexandre : C’est un peu comme un conducteur de voiture qui est très familier de sa voiture et des risques associés à la conduite avec le temps. C’est des centaines d’heures de vol dans des environnements peu risqué qui font que je connais désormais mon drone par cœur et que je sais parfaitement où passe le drone et où celui-ci ne passera pas.

Est-ce que l’introduction de la législation européenne a changé quelque chose pour ta profession ?

Alexandre : Oui, cela a restreint les possibilités des séquences légalement faisables. Avant on pouvait voler avec un drone de moins de 500 g facilement presque partout en Suisse et maintenant on doit garder des distances importantes de personnes pour les drones de plus de 250 g (sans marquage de classe).

En ville, il faut en partie fermer des zones importantes ce qui rend l’usage du drone FPV plus complexe. Dans le futur, j’appréhende que cela devienne encore plus restrictif et que cela restreigne complétement l’usage du drone FPV pour ce domaine.

Que penses-tu de la nouvelle législation européenne ?

Alexandre : C’est une très bonne chose d’avoir une réglementation qui restreint l’usage pour qu’il n’y ait pas n’importe qui, qui puisse utiliser des drones FPV dans n’importe quel contexte. Mais il ne faut surtout pas rendre la réglementation plus restrictive qu’à l’heure actuelle.

En Suisse, la réglementation précédente était vraiment idéale et apportait plus de souplesse. On avait plus de libertés.

Il y a malheureusement beaucoup de gens qui se permettent de voler illégalement car la réglementation est trop complexe et qu’il n’est pas possible d’obtenir facilement des dérogations pour voler légalement.

Pourquoi souhaiterais-tu utiliser le drone à l’avenir ?

J’ai envie de voyager le plus possible pour faire du drone dans les endroits les plus fous possible. Que ça soit pour voyager pour faire du contenu pour les réseaux sociaux ou que ça soit pour des tournages à l’étranger.

Je rêverais de diver (plonger en drone FPV) du Burj Khalifa à Dubai car c’est un peu le rêve de tout pilote FPV.

On te le souhaite. Merci pour cet entretien,  Alexandre !